L’essentiel de l’actualité japonaise (10 mai 2021)

COVID-19

Tokyo signale 573 nouveaux cas de coronavirus

Le gouvernement métropolitain de Tokyo a signalé lundi 573 nouveaux cas de coronavirus, en baisse de 459 par rapport à dimanche.

Les personnes dans la vingtaine (148 cas) et la trentaine (103 cas) représentaient le nombre le plus élevé, tandis que 81 cas étaient âgés de 60 ans et plus.

Le Japon accélère le déploiement du vaccin pour les personnes âgées

Tandis que la quatrième vague bat son plein, le Japon a décidé d’accélérer le déploiement du vaccins contre le coronavirus avec l’objectif d’inoculer toutes les personnes âgées d’ici la fin du mois de juillet.

Pour rappel, le Japon est actuellement en retard par rapport aux autres pays dans le déploiement du vaccin, avec seulement quelque 240 000 personnes âgées vaccinées.

Politique

Le Premier ministre Yoshihide Suga a déclaré qu’il n’avait jamais « fait des Jeux Olympique une priorité », tandis qu’est paru le même jour un sondage d’opinion dans le Yomiuri Shimbun montrant que près de 60% des Japonais souhaitaient que les Jeux Olympiques soient annulés.

En effet, la prolongation de l’état d’urgence dans plusieurs régions du Japon jusqu’à la fin du mois de mai et le retard des vaccinations font que les citoyens japonais se posent de plus en plus de questions quant au maintient des Jeux Olympiques.

Société

La popularité du skateboard à l’origine d’incivilités

En attendant ses débuts olympiques à Tokyo cet été, le skateboard gagne en popularité au Japon, notamment parce qu’il plaît aux jeunes mais favorise également la distanciation sociale en période de COVID-19. Néanmoins, cet engouement n’est pas sans poser problème.

Récemment, de nombreux skateurs pratiquent dans certains lieux sans autorisation ou endommagent des biens publics. Quant aux alentours des gares et aux quartiers d’affaires, ils voient de plus en plus se former des rassemblement de jeunes tard dans la nuit, provoquant ainsi des nuisances sonores.

En réaction, les autorités ont annoncé vouloir sensibiliser la jeunesse aux règles en vigueur vis-à-vis de ce nouveau sport en vogue, mais aussi réprimander plus sévèrement ceux qui ne les respecteraient pas.

Au Japon, un emploi consiste à livrer un onigiri de Okinawa à Tokyo 2 fois par jour

C’est au début du mois que cette annonce pour le moins incongrue est apparue sur Jimoty, un site japonais proposant des offres d’emploi:

Bonjour !
Il s’agit d’un petit travail où vous livrerez un colis entre l’aéroport de Haneda et celui d’Okinawa. Vous achèterez un onigiri aux œufs et au porc» dans la supérette à droite devant la porte des arrivées à l’aéroport d’Okinawa, puis vous le livrerez à l’aéroport de Haneda. Bien sûr, nous vous fournirons le billet d’avion aller-retour. Vous ferez l’aller-retour deux fois par jour. Le travail prendra environ 12 heures.

Ce fameux onigiri aux œufs et au porc provient provient de la célèbre boutique Pork Tamago Onigiri située à l’aéroport de Naha, à Okinawa.

La source de toutes les convoitises

A ce jour, on ignore encore la nature de ce travail. S’agit-il réellement de satisfaire l’appétit extravaguant d’un richissime homme d’affaires ou de livrer un paquet suspect identifié comme onigiri ? Nul ne le saura jamais, puisque l’annonce à dores et déjà été effacée de la plateforme, ce qui ferait naturellement pencher en faveur de la seconde hypothèse…d’autant plus que la chaîne est également présente à Ikebukuro !

Cela étant, je pourrais tout à fait comprendre l’engouement que suscite cet onigiri et la boutique de manière générale. J’apprécie beaucoup la gastronomie d’Okinawa (j’ai d’ailleurs quelques adresses à vous recommander dans le Kansai ! ) et il est vrai que tout ça vaut le détour.

Ça n’en a pas l’air comme ça, mais l’onigiri en question est assez volumineux et comparable à un sandwich ou un hamburger. Il s’agit donc d’un repas complet dont il existe de nombreuses variantes, dont voici mes favorites: le Cheese ketchup, l’Unagi Avocado ou encore le Yakitori avec sa brochette à l’intérieur !

Pour vous rendre compte de l’ampleur de la chose, je vous recommande vivement de visiter le site web ci-dessous !

http://porktamago.com/en/menu/

Et vous, lequel préférez-vous ?

Comment un jeu télévisé a donné aux Japonais le goût des voyages à l’étranger

Les médias étrangers présentent souvent les émissions de télévision japonaises comme cruelles et humiliant volontiers les participants. Ce cliché a en réalité été instauré par un show extrêmement populaire du nom d’ «Ultra quiz en Amérique», le premier à avoir inventé le concept de repentance sévère chez ceux qui échouent. Véritable phénomène de société, ce spectacle suivi par tous en est même arrivé à influencer les habitudes de vie de nombreux Japonais.

Naissance d’une émission culte

Dans la seconde moitié des années 70, NTV et TBS sont deux chaînes de télévision rivales: l’une appartient au groupe Yomiuri, tandis que la seconde est détenue par Tokyo Broadcasting System Television. Toutes deux décident pourtant de s’associer dans l’objectif de donner naissance au plus grand divertissement jamais diffusé sur le sol nippon.

Si leur idée de base est de réaliser un grand quiz qui se déroulera lors d’un trajet sur l’autoroute Tomei qui relie Komaki (Nagoya) à Setagaya (Tokyo), celle-ci évoluera rapidement à quelque chose de plus ambitieux: un voyage à travers l’Occident. NTV est censé se focaliser sur le continent américain, tandis que TBS est responsable de l’Europe. Malheureusement, cette dernière finit par se retirer du projet, ce qui implique que le spectacle ne se déroulera finalement qu’aux États-Unis pour des raisons budgétaires évidentes.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les producteurs n’ont pas en tête l’idée d’un simple quiz sous fond de road trip. A vrai dire, il ne s’agit que d’un prétexte pour diffuser ce qu’ils appellent «un documentaire humain »: filmer la détresse sur le visage des participants confrontés à la nature américaine, aux épreuves éprouvantes et à la frustration. Pour cela, ils imaginent des punitions qui seront infligées aux perdants lors de chaque manche et envisagent de cette émission comme un drame humain. Cerise sur le gâteau, de manière à pousser le vice, les participants doivent signer un contrat selon lequel il est interdit de se retirer des épreuves pour tout autre raison qu’un problème médical.

Il ne reste donc plus qu’à trouver un nom. Il est tout d’abord décidé de baptiser l’émission « Jumbo Quizz », mais cela pose problème. En effet, il ressemble beaucoup au surnom du Boeing 747 de Japan Airlines, le « Jumbo Jet » alors que l’un des sponsors de l’émission n’est autre que leur grand rival, ANA. Or, ANA ne dispose aucunement de Boeing et il serait fâcheux de le rappeler aux téléspectateurs. Pour cette raison, les producteurs adoptent au final le nom d’ « Ultra Quiz », en hommage au personnage d’Ultraman, afin de donner l’idée d’un spectacle détonant.

Le déroulement de l’émission

Le jeu commence par une session éliminatoire au Japon. Vers la mi-août, des challengers venus de tout le pays sont rassemblés sur les sites de qualification à Tokyo (Korakuen Stadium jusqu’à la saison 11, Tokyo Dome à partir de la saison 12). Une question générale est posée et les participants doivent se précipiter sur une moitié de terrain selon qu’ils choisissent «vrai» ou «faux». Tous ceux qui sont dans l’erreur ou qui n’ont pas eu le temps de se décider dans le temps imparti sont éliminés.

Le Korakuen Stadium lors des épreuves éliminatoires

De fin août à début septembre, les challengers qui ont réussi le premier tour de qualification se rassemblent au siège de la NTV avec leurs bagages, puis à l’hôtel Airport Rest House Narita pour le départ à l’étranger. Ce qu’ils ignorent (du moins lors de la première saison), c’est que le lendemain matin a lieu une seconde session éliminatoire qui ne permettra finalement qu’à une cinquantaine d’entre eux d’embarquer. Imaginez: après avoir préparé vos affaires, probablement demandé congé au sein de votre entreprise et pris toutes les disposition nécessaires en pensant avoir réussi, vous êtes recalé le jour même du départ ! La frustration est totale et ce n’est que le début !

Le jeu commence véritablement à bord de l’avion, à nouveau par surprise, et instaure cette fois le concept de punitions auquel seront soumis les perdants, renvoyé chez eux immédiatement après atterrissage. De quoi enrager ! Les autres atterriront sur une île proche du continent américain, en général Guam, Saipan ou Hawaï. Là-bas ont lieu les deuxième et troisième épreuve qui réduisent le nombre de participants à 10 ou 20. Une fois aux États-Unis, ils seront soumis à une variété de quiz durant leur voyage jusqu’aux demi-finales. Le nombre de perdants est d’environ 1 à 2 par épreuve et les punitions deviennent de plus en plus sévères. Lorsque le nombre de challengers est réduit à 2, le match final peut se dérouler et le vainqueur deviendra le «roi du quiz ». L’autre, sera quant à lui filmé dans sa solitude et exposé longuement au yeux du public.

Malgré le paysage, les punitions sont très contraignantes

Les différentes punitions

Voici les différentes catégories punitions qui pouvaient être appliquées durant l’émission avec quelques exemples:

  • Être confronté à une situation pénible: porter des vêtements d’hiver épais en plein été et passer un long moment dans un kotatsu électrique sur la plage de en mangeant du nabeyaki udon.
  • S’humilier en public: ramasser des ordures en uniforme de bagnard devant la maison blanche, faire bronzer les hommes en bikini, suivre une journée d’école primaire pour s’excuser de ses lacunes au quiz.
  • Participer à différentes épreuves et cascades: se confronter à un taureau, faire du freefall, passer un séjour à l’armée, faire du rodéo, sauter à l’élastique.
  • Faire une activité épuisante: monter les 72 étages d’un gratte-ciel à pied puis courir un marathon sur le toit, porter le matériel de l’émission à la place du personnel, nettoyage du bus.
  • Revenir d’un endroit par ses propres moyens: rentrer à pied en étant lâché au milieu du désert, revenir au Japon par ses propres moyens, devoir rentrer par un itinéraire rempli d’animaux sauvages.
  • Être abandonné sur place: le participant est laissé à son triste sort indépendamment de l’émission. L’un d’eux se serait même marié ! (Mais peut-être est-ce un fake ?).
  • Être victime d’une mise en scène: cette catégorie à donné l’un des quiproquos les plus célèbre de l’émission. Lors de la saison 12, l’équipe se rend au Brésil. Officiellement, la punition était que le perdant navigue seul sur une rivière pour quitter le pays et rejoindre les autres. Un scénario selon lequel un policier du Brésil le rattraperait et le ferait prisonnier était prévu. Par malchance, le candidat s’égare et finit par arriver au Paraguay, sur la rive opposée, où il se retrouve menacé par un véritable garde-frontière paraguayen. Le convaincre qu’il s’agissait réellement d’une émission de télévision aura été très difficile.
Les deux perdant devront faire le trajet attachés au train

Une émission devenue culte

Dès la première diffusion, « Amerika ōdan ultra quizz » est un succès sans précédent, au point que beaucoup le désignent comme le plus grand show télévisé de l’histoire. Lorsque les postulants se retrouvent au Korakuen Stadium de Tokyo pour la première fois, ce ne sont pas moins de 4188 candidats qui s’y affrontent dès pour 404 vainqueurs. Il s’agissait déjà d’un nombre très élevé et, pourtant, celui-ci n’a pourtant cessé d’augmenter pour atteindre les 10 000 candidats lors de la septième saison en 1983, puis 20 000 lors de la douzième en 1988. Contrairement aux autres jeux télévisés, si vous avoir 18 ans et un passeport était suffisant pour s’inscrire, ce qui explique cette forte affluence.

Mais l’émission n’est pas restée culte uniquement pour ses chiffres: l’impact social a lui aussi été retentissant en donnant aux Japonais le goût du voyage. En effet, durant la première année de diffusion, en 1977, les citoyens à avoir quitté l’Archipel au moins une fois dans leur vie sont encore peu nombreux, mais leur nombre passera à plus de 3,15 millions en 1985, puis 10 millions au début des années 90, en fin de programmation. Même le monde du travail n’est pas épargné ! La compagnie Kinki Nippon Tourist étant en charge de la coordination des voyages, notamment l’organisation des hôtels et des avions de nombreux étudiants aspiraient à s’y faire embaucher dans l’espoir de travailler sur Ultra Quiz.

Si vous êtes intéressé, les douze saisons sont disponibles intégralement sur Youtube.

4 morceaux japonais à découvrir cette semaine

1. «Checkmate» (milet)

Depuis ses débuts en 2019, milet a atteint une solide notoriété, au point que son album Eyes atteigne la première place des classements japonais en version physique et dématérialisée. Son dernier single, checkmate, était donc très attendu.

2. «Watashi wa koko ni imasu for ame» (Aina The End)

Célèbre pour son timbre de voix, Aina The End, idole et chanteuse originaire d’Osaka, a vu sa carrière exploser cette année. Après un album, un EP et plusieurs singles, elle revient avec un nouveau morceaux au titre très stylisé que l’on pourrait traduire par Je suis ici pour la pluie

3. «Yoru wa honoka» (Eve)

Auteur et producteur de Vocaloid, Eve revient avec un nouveau clip vidéo toujours aussi réussi et efficace. Une expérience autant sonore que visuelle.

4. «Bakuro» (Tricot)

Tricot, le groupe de rock féminin le plus énergique du Japon, nous propose un nouveau single intitulé Bakuro. Peu de prise de risque, mais toujours aussi efficace pour les fans.

KoroKoro Comic: la star des mangas pour enfants

Depuis la dernière décennie de l’ère Shōwa, une seule question taraude l’esprit des écoliers japonais: acheter KoroKoro Comic ou Comic BomBom ? Le phénomène est tel, qu’on prétend qu’il s’agit du premier grand choix dans la vie des hommes japonais ! Ces deux magazines de prépublication de mangas demeurent les plus populaires depuis plus de 40 ans parmi toutes les offres disponibles pour les enfants et se livrent une bataille sans pitié.

Kokoro Comic, un format spécialement dédiés aux enfants

Le premier à voir le jour est le Monthly KoroKoro Comic, à la date du 15 mai 1977. Destiné aux élèves du primaire, il est réalisé par la maison d’édition Shogakukan. Tout d’abord publié tous les trois mois, il devient bimestriel à partir du numéro 4 (le 15 décembre 1977) puis mensuel à partir du numéro 12 ( le 15 mars 1979). Tout comme les Shōnen ou les Seinen, le magazine dispose de sa propre catégorie, Kodomo, que l’on pourrait traduire par «enfant» et vise donc un lectorat âgé de 6 à 12 ans.

Sa spécificité, en comparaison des autres recueils, est d’être conçu dans un format plus petit et compact que les revues de mangas traditionnelles, afin d’être facilement transportable par les petites mains. Cela lui vaudra le nom de «KoroKoro», une onomatopée qui exprime l’idée de quelque chose qui peut s’enrouler ou se plier facilement. On le reconnait aussi au premier coup d’œil par sa couverture dont l’illustration est littéralement noyée sous une surcharge de slogans, ainsi que via sa mascotte officielle, d’abord baptisée Korochan, mais qui sera remplacée par l’emblématique Korodragon à partir d’avril 1981.

Des auteurs prestigieux pour un succès garanti

Dès les premiers numéros, le magazine se fait remarquer grâce à la présence d’artistes renommés comme Fujio Akatsuka (Osomatsu-kun), Noboru Kawasaki (Star of the Giants), et surtout Fujiko Fujio, dont le manga Doraemon est l’emblème du magazine. Celui-ci est d’ailleurs fortement impliqué dans sa conception puisqu’il y officie en tant que partenaire à plein temps. La publication de son œuvre phare, qui est également l’un des piliers de la bande-dessinée et de l’éducation japonaise, confère à KoroKoro son statut de produit culte. Réputation qu’il parviendra à conserver des décennies plus tard grâce à l’adaptation de jeux-vidéos en bandes-dessinées, comme Super Mario, Animal Crossing, Minecraft ou encore Splatoon.

Une influence considérable sur la société de consommation

Les mangas ne sont cependant pas le seul élément qui font la popularité du magazine. La vaste opération de promotion qui vise les domaines des loisirs et des jeux-vidéos exerce une influence considérable sur son lectorat, au point que l’impact social et économique s’en ressente. Il est d’ailleurs considéré comme factuel que KoroKoro décide des modes qui toucheront les écoliers. On lui doit, entre autre, l’explosion de phénomènes sociaux comme Ultraman, les Super Sentai, Macross, Kamen Raider ou encore Beyblade. Quant aux jeu-vidéos, ils ont rendu populaire des licences comme Mario, Sonic, Kirby, Pokemon, Animal Crossing, Yokai Watch, Minecraft, Splatoon et plus récemment Fortnite et Ninjala.

Comic BonBon, la naissance d’un rival

Comic Bonbon paraît pour la première fois le 15 octobre 1981. Il s’agit d’une publication de la maison d’édition Kodansha, dont l’objectif est de concurrencer le mensuel KoroKoro Comic de la Shogakukan, dont la popularité ne cesse de croître depuis 5 ans. Pour y parvenir, son rédacteur en chef, Toshio Tanaka, mise sur une franchise qui connait un succès phénoménal au Japon: Mobile Suit Gundam. On y trouve des planches du manga en prépublication, ainsi que des articles dédiés aux Gunpla, ces maquettes commercialisées par Bandai à l’effigie de la série. Le succès est évidement au rendez-vous et deux mois plus tard paraît un second numéro qui deviendra mensuel.

Pourquoi le Japon abaisse-t-il la limite d’âge des enfants dans les bains publics de sexe opposé ?

De nos jours, les bains publics et les sources thermales du Japon sont non-mixtes. Un concept simple qui fait sens pour la plupart, mais qui, depuis peu, suscite pourtant le débat au sein de la population japonaise. Inutile de s’échauffer l’esprit, il ne s’agit pas ici de remettre en question la non-mixité, mais plutôt de la renforcer. La situation est la suivante: vous êtes une mère et décidez de vous délasser en compagnie de votre petit garçon; Il est tout naturel que celui-ci vous accompagne dans l’espace réservé aux femmes. Mais jusqu’à quel âge un tel comportement est-il acceptable ?

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le gouvernement a déjà fourni une réponse à cette question puisque, selon la loi japonaise, la limite est fixée à l’âge de 9 ans. Néanmoins, si le débat surgit à l’heure actuelle, c’est que certains enfants, et plus particulièrement les écolières, auraient exprimé un certain malaise à se retrouver dans le même bain qu’un garçon à cet âge.

En réponse à la multiplication de ce genre de témoignage, le ministère de la Santé, du Travail et du Bien-être social a mené un sondage dont les résultats ont aboutis à l’apparition d’une gêne dès l’âge de 6 ans. Ainsi, selon la majorité des personnes interrogées, la limite d’âge devrait être abaissée à cet âge, c’est-à-dire dès l’entrée à l’école primaire. En résulte le votre d’une nouvelle loi qui entrera en application au début de cet été.

Selon un sondage du média FNN Prime Online, 27% des citoyens sont favorables à une limitation dès l’âge de 6 ans.

Source: https://www.fnn.jp/articles/-/156417

«Gōrudentaimu no shōhi kigen», un roman pour la jeunesse

Comme vous le savez peut-être, je suis un mordu de littérature, et plus particulièrement japonaise. Ce blog est donc l’occasion rêvée de partager avec vous mes lectures ainsi qu’une partie de l’actualité littéraire au Japon. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser au dernier roman de la jeune et prolifique Shasendo Yuki, «Gōrudentaimu no shōhi kigen», qui vient tout juste de paraître sur l’Archipel et fait l’objet d’excellentes critiques.

La brièveté est sœur du talent

Fumiaki Tuzuki est un lycéen qui a jadis connu la célébrité en tant que romancier prodige malgré son jeune âge, mais qui ne parvient plus à exercer son talent aux suites d’un incident. Tandis qu’il entre dans sa troisième année au lycée et sombre de plus en plus dans la dépression à l’idée que sa vie ne soit dénuée de sens, il se voit soudainement invité à rejoindre le mystérieux Projet Lemimgton. Ce dernier viserait à revitaliser les talents en manque d’inspiration grâce au soutien d’une intelligence artificielle.

Prêt à tout pour retrouver son don pour l’écriture, il se rend au sein d’une installation dans les montagnes où il fait la connaissance cinq autres jeunes qui, comme lui, étaient autrefois des génies les domaines de la cuisine, du violon, du cinéma, de la peinture japonaise et du Shogi. Tous partagent également le même sort que Tsuzuki et ont sombré dans l’incompétence. Durant 11 jours, ils participeront donc au programme, avant de découvrir qu’une réalité beaucoup plus sombre se cache derrière ce geste d’apparence charitable.

Éloge du fouet

Le roman envoie un message fort à la jeunesse: ils ont le droit de choisir comment vivre et d’être fier d’eux-même, y compris s’ils ne disposent pas de talent particulier ou connaissent l’échec. Un pari osé dans la société nipponne, où l’angoisse de la réussite en vue s’élever socialement est déterminante et où la médiocrité n’est que rarement tolérée. On appréciera également la richesse des références de l’auteure, avec en première page, une citation de Truman Capote issue de l’«Éloge du fouet» (Musique pour les Caméléons) :  Quand Dieu te fait ce présent [le don de l’écriture], il te tend en même temps un fouet ; et ce fouet est aux seules fins de l’auto-flagellation.

Connaissez-vous les origines du melon pan ?

Ma première bouchée date peut-être d’une dizaine d’années, au moment de m’installer définitivement au Japon. Je m’en souviens encore parfaitement: je partais en randonnée au Mont Rokko, tôt le matin pour éviter le soleil de plomb du mois de mai, et faute de petit-déjeuner, je suis passé à la boulangerie du coin. Peu importe qu’il soit avant tout dédié aux enfants, j’avais longtemps fantasmé de pouvoir moi-même y goûter après l’avoir vu orner les pages des mangas dès mon plus jeune âge. L’occasion était trop belle ! Cette initiation fut pleine de surprises: aucune trace de melon, pas plus que de réelle saveur en dehors du sucre et, pourtant, le déguster me procurait un sensation relativement agréable. Prétendre qu’il s’agirait d’une expérience inoubliable serait mentir, mais il est indéniable que cette saveur fait partie des petites chose que nous autres étrangers gardons dans la longue liste de nos petits plaisirs typiquement japonais.

Déguster un pain melon sur l’herbe, un plaisir «made in Japan»

Ce qui étonne, la première fois, c’est bien entendu qu’il n’a jamais été question de melon dans ce que nous qualifions (à tord) de pain au melon. Pour dire vrai, une traduction plus correcte serait «pain melon», au même titre que «chapeau melon», puisqu’il tire son nom de sa forme et non de son contenu. Il s’agit donc d’un d’un pain rond relativement basique, dont le sommet est recouvert d’une pâte sucrée. Manifestement étonné par cette révélation, je me suis alors lancé dans quelques recherches dont je partage aujourd’hui le résultat avec vous.

Le terme «pan» ne vient pas d’où vous pensez

J’y ai notamment appris que le terme «pan» ne venait pas du français «pain», mais du portugais pão, dont le diphtongue «ão» est généralement traduit par «un». Alors certes, le mot pan existe en ancien français, il est dérivé de panem en latin, qui à lui-même donné pão en portugais. Mais il n’empêche que le katakana de «pan» est en réalité la retranscription phonétique du mot portugais pão, et aucunement de pain. Cela s’explique par le fait que ce peuple est le premier à avoir mis le pied sur l’Archipel, et y ont laissé certains de leurs vocables. Personnellement, j’aime beaucoup ce genre de petites anecdotes !

Les Portugais sont les premiers étrangers à atteindre le Japon et y laisseront des expressions issues de leur langue

Mais qui donc l’a inventé ?

Autant le dire tout de suite, personne ne connait de source sure la véritable origine du melon pan et les suppositions vont bon train. Certains l’attribuent à Okura Kishichiro, qui se serait inspiré d’un boulanger arménien qu’il avait ramené au Japon en 1910. D’autres prétendent on aurait utilisé par hasard une casserole dont la forme était celle d’un melon coréen. Selon d’autres versions, il s’agirait de l’ adaptation d’un pain inventé à Kobe en 1930 et appelé Sunrise, qui est d’ailleurs toujours la manière de nommer un melon pan dans cette région. Il tire son nom de sa ressemblamve évidente avec le soleil. Ses origines étrangères sont également supposées, puisqu’on en retrouve des équivalents à travers le monde, tels que le pain à l’ananas en Chine ou le Concha au Mexique.

Le fameux pain Sunrise originaire de Kobe dont on remarque qu’il ne dispose pas de rayures

Starbucks se met aux couleurs des sakuras

S’il m’est impossible de nier ma préférence pour le Thully’s Coffee, je dois avouer que l’originalité des produits proposés par Starbucks Japan ont souvent raison de mes longue heures en salle de sport et plus encore de mon portefeuille. Et les choses ne risquent pas de s’améliorer avec l’arrivée du printemps, puisque la célèbre chaîne de cafés la plus bondée du monde prévoit bientôt de se mettre aux couleurs des sakuras.

Outre ces nouvelles saveurs, une nouvelle gamme de produits dérivés baptisée «Spring bloom» vient tout juste d’envahir les magasins. Davantage orientée vers la gent féminine avec ses tons pastels et ses fleurs en pagaille, elle se compose des 14 éléments suivants:

  1. Spring Bloom Bottle (355 millilitres) 2,000 yen
  2. Flower Charm Bottle (473 millilitres) 2,600 yen
  3. Spring Bloom Stainless Create Your Tumbler (473 millilitres) 2,900 yen
  4. Silicone Strap Petal Bottle (355 millilitres) 4,200 yen
  5. Floral Tile Stainless Steel Bottle (360 millilitres) 4,000 yen
  6. Spring Bloom Handy Stainless Steel Bottle (500 millilitres) 4,500 yen
  7. Butterfly Handle Mug (296 millilitres) 2,000 yen
  8. Pearl White Stainless Steel Tumbler (355 millilitres) 3,500 yen
  9. Pearl Lavender White Stainless Steel Tumbler (355 millilitres) 3,500 yen
  10. Spring Icon Covered Stainless Steel Bottle (355 millilitres) 4,000 yen
  11. Spring Bloom Stainless Steel Mini Bottle (355 millilitres) 4,000 yen
  12. Sakura 2021 Heat-Resistant Glass Mug (355 millilitres) 2,500 yen
  13. Spring Icon Mug (355 millilitres) 2,100 yen
  14. Sakura 2021 Clip Set 1,500 yen

A la question: «peut-on les commander sur internet ?» la réponse est oui. Pour cela, il vous suffira de vous rendre à cette adresse: https://product.starbucks.co.jp/goods/?nid=mm

Majo wo mamoru, quand le Japon se passionne pour la chasse aux sorcières

Que le Japon s’approprie de la culture occidentale dans ses œuvres n’est un secret pour personne. La religion chrétienne demeure d’ailleurs une source inépuisable d’inspiration dans nombre d’œuvres nipponnes. Maki Ebishi, dessinatrice de talent et auteure de mangas, a décidé de suivre cette mouvance en favorisant néanmoins l’un des aspects historiques les plus sombres du christianisme: la chasse aux sorcières.

Il ne s’agit pas ici d’utiliser uniquement les codes esthétiques ou philosophiques du christianisme pour desservir une fiction, mais bien de relater un drame historique réel, en l’occurrence celui de Johann Weyer, médecin précurseur de la psychiatrie ayant vécu au seizième siècle. Son objectif était de sauver un maximum de femmes condamnées au bûcher par le biais de la médecine, en les libérant de ce qu’il nommait les illusions maladives.

Malgré de nombreux personnages, l’histoire est bien menée et dépeint les forces et les faiblesses de l’être humain que sont la peur, l’angoisse, la suspicion ou encore et la force de l’esprit caractérisée par le jeune Johann Weyer qui les confronte. Il dépeint de manière exquise le conflit entre le meilleur et le pire de l’homme. Pour rendre l’ensemble le plus crédible possible, Maki Ebishi s’est penchée sur l’étude de cette époque pour en livrer une retranscription fidèle, tout en veillant à rester accessible.

On en appréciera également l’esthétisme général qui sonne véritablement envie de posséder l’œuvre dans sa bibliothèque. Les couvertures des trois tomes (que l’on dévore d’une traite) sont somptueuses et l’ensemble, fourmillant de détails, extrêmement bien dessiné.

Note:

Note : 5 sur 5.